Photographe

 

Andrés Lejona avait photographié les premières portraits de Retour de Babel en 2007. Lui-même Basque vivant au Luxembourg, il s’est intéressé à ceux qui, comme lui, ont choisi de vivre dans un autre pays, parfois à des milliers de kilomètres de leur pays d’origine, ce qui a donné naissance à la série de  premiers  portraits. Mais comment photographier ce déracinement dans l’intimité d’un lieu du quotidien ? En posant sur la table une boussole ainsi que la carte du monde, devant le regard surpris, des personnes afin de trouver le coin pointant vers leur pays d’origine. Cinquante-sept portraits ont ainsi été pris, chacun avec son histoire et quelle que soit l’orientation de la demeure, à chaque fois, derrière eux, apparaissait  leur coin, leur pays, leur lieu d’origine.

 

Pour Re-Retour de Babel, Andrés est retourné à l’encontre de neuf descendants des personnes photographiées en 2007, et une personne dont le futur était incertain. Pour la plupart d’entre eux, il ne les connaissait pas, mais se souvenait de l’histoire de leurs parents, un lien unique. A travers ces portraits, il a pu renouer avec la série de 2007 tout en  développant  un travail qui s'inscrit dans le temps et sur la durée, un prolongement d’une vie.

« Sans connaître à l’avance ce qui m’attendait de ces rencontres, j’ai voulu faire de cette démarche un défi. Dans un sens, c’est un peu le reflet de ce que le migrant vit comme expérience personnelle dès qu’il se met en route. »