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Le projet « Retour de Babel », qui eut lieu lors de a la Capitale européenne de la Culture de 2007, avait pour but de mettre en exergue la complexité du phénomène migratoire luxembourgeois, ainsi que de faire un état des lieux exhaustif du fait migratoire au Luxembourg, il s’est concrétisé par une exposition, une série d’événements, ainsi qu’une publication regroupant trois tomes.

 

Quatre thèmes y étaient abordés, dont chacun symbolise l’acte même de migrer : Partir, Arriver, Rester et Être. Ces quatre mots érigés, aux apparences simples, révèlent un corps en mouvement, un corps qui agit, une prise de risque, des étapes de vie et de transformations par lesquelles chaque individu doit passer quand il migre vers un autre pays, afin de s’y installer. À travers son approche scientifique et artistique, abordant des méthodologies multiples, « Retour de Babel » a ainsi permis d’apposer un regard et des mots sur l’immigration luxembourgeoise, de faire un travail de mémoire, de déconstruire certains récits, tout en proposant des interprétations nouvelles. Le projet ne s’attardait pas uniquement sur la migration ouvrière en lien à la sidérurgie, mais aussi sur d’autres formes migratoires aux motifs de départ divers dans des contextes historiques différents, se consacrant également à la migration de Luxembourgeois vers l’étranger.

« Retour de Babel » a permis de constituer un jalon, à partir duquel on peut continuer à penser. Pour la Capitale européenne de la Culture 2022, le projet est réinvesti par un groupe d’artistes à qui on a demandé d’apposer un regard intime et poétique dans la poursuite de cette réflexion. Nos observations et histoires personnelles en lien à la migration, ainsi que la marginalité et le nomadisme noués à la pratique artistique, nous a sûrement servi d’outil dans l’élaboration de ce projet.  Dans le cadre de « Re-Retour de Babel » nous avons voulu adresser l’idée d’« Être à sa place », prolongement du « Rester et Être », qui clôturait le projet initial. Nous sommes retournés auprès de plusieurs familles issues des portraits réalisés en 2007, afin d’aller à l’encontre de la « deuxième » génération, pour apprendre à connaître leurs histoires et saisir le lien qui les unit à leur(s) culture(s) d’origine, ainsi qu’à la luxembourgeoise. De comprendre où se situait cette place.

 

La question reste complexe, car elle se rapporte à un ressenti personnel, tout autant qu’à une impression renvoyée par la société. L’idée de place relève tout autant de l’ordre de l’intime que du public et du politique. D’où vient ce sentiment d’être ou de ne pas être à sa place ? N’est-ce pas dans la nature humaine de chercher à « être à sa place » ? De quelle place parle-t-on en fait ? Ou bien devrait-on parler de « places » au pluriel ? Et quand est-on réellement arrivé ? La sociologue Heidi Martins, qui a étudié la seconde génération de Portugais au Luxembourg, explique que cette idée même de « chez-soi est un processus, une quête plus qu’un accomplissement. »

 

La philosophe Claire Marin explore à travers son livre éponyme « Être à sa place », les espaces, réels ou symboliques, qui nous accueillent ou nous rejettent. À travers son ouvrage, elle constate que « le vrai lieu est un rapport au monde ». Loin des identités fixées, les notions de place et de déplacement peuvent être repensées de façon dynamique. Notre héritage n’est pas uniquement constitué de nos ascendants, mais également des rencontres faites de « filiations affectives et imaginaires ».

Un travail de recherche

La recherche en lien au projet de 2022 s'est faite de manière consultée mais assez intuitive. Trois artistes sont allés à l’encontre de la descendance des familles rencontrées lors du projet « Retour de Babel » de 2007.  En est sorti une série de portraits réalisés par d’Andrés Lejona, des performances contées de Luisa Bevilacqua et des entretiens écrits avec Justine Blau.

 

Les personnes ayant participé à ce projet sont : Sena Afeto , Paulo Afonso, Florimé Dervisi, Antonia Flor, Jacinto Flor, Chiahu Lee, Afsaneh Angelina Rafi, John Rech, Lara Sousa, Pablo Sanchez Trujillo.

 

Depuis les quinze ans écoulés, la société luxembourgeoise a changé et continue sa mue. Comment est-ce que ces chamboulements traversent leurs vies et leur quotidien ou transparaissent à travers leurs paroles ? Ils se sont dévoilés et nous ont laissé rentrer dans leur intimité de manière sensible et engagée. Nous les remercions profondément pour leur temps et leurs mots.

Une exposition

L’exposition « Re-Retour de Babel » a pour noyau la rencontre avec la descendance de personnes représentées en 2007, que ce soit à travers la photographie d’Andrés Lejona. Entrent en dialogue, une série d’œuvres artistiques dans le cadre d’une exposition aux Centres d’art Nei Liicht & Dominique Lang et comprend les œuvres de :

 

Bani Abidi, Luisa Bevilacqua, Justine Blau, Marco Godinho, Nicoline Van Harskamp, Immy Mali, Chantal Maquet, Julie Polidoro, Marianne Misperlaëre, Aïda Patricia Schweitzer, Emily Speed, Barthélémy Toguo.

Un programme cadre

Le projet est également accompagné d’un programme cadre constitué de conférences, d’événements et de films dont toute la programmation est à découvrir sur ce site. Les événements évoluent au fil des mois, stay tuned.

 

Commissariat et programmation par Justine Blau, accompagnée de Luisa Bevilacqua avec le soutien du service culturel de la Ville de Dudelange.

Infos pratiques

Centre d’art Nei Liicht

Rue Dominique Lang

Dudelange

 

Centre d’art Dominique Lang

Gare Dudelange-Ville

Dudelange

 

T +352 / 51 61 21-2940

marlene.kreins@dudelange.lu

 

Heures d'ouverture :

du mercredi au dimanche

15:00 - 19:00

www.galeries-dudelange.lu

FB & instagram @centresdartdudelange

www.opderschmelz.lu

www.dudelange2022.lu

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