VIRTUALLY MINE
Sculpture, 2016 - Verre, cadre en bois
Après avoir renoncé à ses diplômes universitaires en Ouganda, il s'est rendu aux Émirats arabes unis pour travailler comme gardien. "Je suis ici pour l'argent, pas pour le confort", m'a-t-il répondu lorsque je lui ai demandé quelles étaient ses conditions de vie. Il a laissé derrière lui ses amis, sa famille et moi-même. Il a fait des promesses de retour et comme deux amoureux, d'autres promesses d'attente mutuelle ont été faites.
Cela fait plus d'un an aujourd'hui. Je ne suis capable que de voir une image brumeuse de lui sur Skype, d'entendre sa voix lors d'appels longue distance et de discuter avec lui via WhatsApp et Facebook. Mon Sony Xperia C002 est la seule présence de lui que je peux toucher. Toute notre relation est désormais imaginaire, élaborée par le cerveau puis traduite dans le cœur. Le bonheur, la tristesse, le rire, le chagrin, les disputes, les réconciliations, tout est exprimé sur ce minuscule appareil.
Avec le temps, mon esprit a créé un homme idéal. Une large poitrine, 1m80, des biceps bien construits. Des images qui m'ont été transmises par la télévision. Un homme plus grand que lui, qui m'apporte un sentiment de sécurité et d'espoir auquel je m'accroche jalousement.
© Immy Mali
Immy
Mali
Oeuvre(s)
Anderu Immaculate Mali a.k.a Immy Mali vit et travaille à Kampala en Ouganda. Utilisant une variété de médias, dont le texte, la vidéo, le son, la sculpture, l'installation et l'animation, son travail tente de démêler les complexités et les enchevêtrements de la mémoire et de l'existence dans un Ouganda néo/postcolonial. Les notions de présence et d'absence, les souvenirs personnels de l'enfance en Ouganda juxtaposés aux expériences personnelles et collectives actuelles de l'existence dans des espaces et des lieux changeants influencent également son travail. Son projet en cours Letters to my childhood (2017-présent) lui offre la dualité de s'engager simultanément avec son passé et son présent.
Elle est cofondatrice d'Iraa-the granary, une cuisine expérimentale d'artistes visant à explorer la possibilité de créer des systèmes d'archivage/mémoire d'œuvres d'artistes pertinents dans le contexte africain. En 2013, elle a obtenu une licence en arts industriels et beaux-arts de l'école d'arts industriels et beaux-arts Margaret Trowell de l'université de Makerere à Kampala. Elle est une ancienne élève de la Rijksakademie van Beeldende Kunsten d'Amsterdam, aux Pays-Bas (2018-2019). Elle a participé à des expositions, des résidences et des ateliers en ligne et dans divers pays, notamment au Kenya, aux Pays-Bas, en Inde, en Éthiopie, au Danemark, en Allemagne, aux États-Unis, en Afrique du Sud, au Mozambique, en Angola et en Ouganda. Son travail a été publié dans des magazines d'art, notamment dans la revue Africa arts journal 2019.
Infos pratiques
Centre d’art Nei Liicht
Rue Dominique Lang
Dudelange
Centre d’art Dominique Lang
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